Camp Nou : beaucoup de pioche et peu de pelle

Dans les années 1990, l'illustre et puissant communicateur José María García avait l'habitude de forger une phrase parmi ses nombreuses formules. Il distinguait les entraîneurs argentins en deux catégories : ceux qui se distinguaient par leur verve et ceux qui se distinguaient par leur altruisme. Des premiers, parmi lesquels il citait Jorge Valdano, il les qualifiait de « très intelligents et pas très intelligents ». Des seconds, parmi lesquels il applaudissait Héctor Cúper, il affirmait qu'ils étaient « petits et très intelligents ». Si l'animateur radio de l'époque était en activité aujourd'hui, il crierait sûrement que, pendant la crise du Camp Nou, le conseil d'administration du Barça , de Joan Laporta à la vice-présidente Elena Fort, a été « petit et intelligent ».
Lire aussiCar il est indéniable que les dirigeants blaugranas sont esclaves de leurs paroles. Oui, c'est bien connu, les imprévus surviennent toujours lors des chantiers. Ils manifestent pour changer un robinet à domicile, alors pourquoi ne pas se présenter à un chantier aussi grandiose que la rénovation du Camp Nou ? C'est logique et tout à fait compréhensible. Il ne faut pas prendre de risques lorsqu'il s'agit de prédire les dates du retour au stade barcelonais. À l'époque, Fort avait annoncé le retour pour le 125e anniversaire, en novembre 2024. Rien n'est plus faux. Il est vite devenu évident que c'était absurde. Les différentes dates approximatives qui ont suivi se sont effondrées comme un château de cartes, projetant sur la question une imprécision injustifiable.
Commencer la saison à Montjuïc serait un échec monumental.La goutte d'eau qui a fait déborder le vase a été l'échec du retour au stade Joan Gamper le 10 août. Le club l'avait officiellement annoncé avec une campagne menée par le président Laporta.
Il ne s'agissait pas d'une fuite officieuse ni d'une déclaration faite lors d'une interview. C'était une date fixée par le conseil d'administration lui-même. Soit les constructeurs n'étaient pas tout à fait exacts, soit les conseillers n'ont pas été judicieux, soit les dirigeants ont franchi le pas à plusieurs reprises. Ou une combinaison des trois.
Les dates de retour frustrées donnent une image terribleOn verra comment la direction se sortira de ce dernier désastre, car elle trouve toujours une échappatoire à la dernière minute pour gagner du temps et retomber sur ses pieds après un incroyable triple salto. Commencer la saison au stade de Montjuïc serait un échec monumental.
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