Des liens étroits mais pas de favoritisme : la French touch de Régis Le Bris à Sunderland, recette pour décrocher la montée en Premier League ?

La victoire décrochée par Sunderland à Coventry (2-1, vendredi), en demi-finales aller des barrages d'accession à la Premier League, doit beaucoup à ses Frenchies. Les Black Cats l'ont emporté grâce à une première réalisation de Wilson Isidor sur une passe d'Enzo Le Fée, deux joueurs passés par les équipes de France de jeunes, et à un second but signé Eliezer Mayenda, un Espagnol qui aurait pu jouer pour les Bleuets, lui qui a grandi dans la région parisienne avant d'être formé à Sochaux.
La réussite de ces trois joueurs, ce jour-là, portait la marque de Régis Le Bris, l'entraîneur de Sunderland depuis juin, qui s'est personnellement impliqué pour faire venir Isidor (en provenance du Zénith Saint-Pétersbourg, l'été dernier) et Le Fée (de l'AS Rome, en janvier), tous deux en prêt.
Il les connaissait bien pour avoir croisé le premier (24 ans) au centre de formation de Rennes (2009-2012) et entraîné le second (25 ans) à Lorient (2022-2023). Le technicien (49 ans) a aussi joué un rôle essentiel dans l'épanouissement de Eliezer Mayenda (20 ans), arrivé en 2023 à Sunderland, où il a longtemps paru en échec. « Régis a établi un vrai lien de confiance avec lui et l'a beaucoup fait progresser, notamment dans son travail défensif et sa polyvalence, confie Fulgence Mayenda, le père de l'attaquant. Ils se parlent tous les deux en Français, ce qui facilite la communication. » Est-ce à croire que Le Bris, comme le faisait Arsène Wenger en son temps à Arsenal, souhaite « franciser » Sunderland, en y intégrant des éléments ayant fait leurs classes en Ligue 1, voire en Ligue 2 ? La réponse est négative.
L'ancien coach de Lorient a, depuis son arrivée, favorisé le départ en prêt de quatre de ses compatriotes : Pierre Ekwah (Saint-Étienne), Timothée Pembélé (Le Havre), Adil Aouchiche (Portsmouth, D2 anglaise) et Abdoullah Ba (Dunkerque, L2). « Certains d'entre eux supportaient mal de ne pas avoir plus de temps de jeu, confie un intime du vestiaire. Régis se moque des nationalités, il est surtout intéressé par la capacité des joueurs à s'inscrire dans un cadre collectif. »
Reste que si jamais Sunderland parvenait à accéder à la Premier League, ce qui passerait déjà par une qualification ce mardi soir, avant une finale à Wembley le 24 mai, le vestiaire du club conserverait une tonalité francophone : Le Fée serait alors automatiquement conservé, tandis qu'Isidor (qui a signé en février un contrat jusqu'en 2028) et Mayenda (lui aussi engagé jusqu'en 2028) n'envisageraient pas leur avenir ailleurs.
L'Équipe