Sélectionner la langue

French

Down Icon

Sélectionnez un pays

France

Down Icon

Antibes-Pau: les 30 ans du troisième titre, les souvenirs du magicien David Rivers

Antibes-Pau: les 30 ans du troisième titre, les souvenirs du magicien David Rivers

Son maillot est suspendu aux ceintres de l’Azur Arena, un joueur mythique au numéro 4 qui effectue son retour à l’Azur Arena aujourd’hui, à l’occasion de cette soirée des légendes voulue par les Sharks. Antibes célèbre ainsi joliment les 30 ans du sacre de 1995 face à l’Elan Béarnais en finale. Vous décrire David Rivers? Les vidéos ont bien vieilli. Son dribble chaloupé? Une ode à la joie, élégant et imprenable à la fois, un coup à l’endroit, un autre à l’envers, et le défenseur dans le vent. Une symphonie, un talent fou dans les mains d’un homme sage. Il marqua aussi des paniers à gogo, Rivers, de près ou de loin, distribua des passes labellisées caviar, bien sûr, lui qui débuta en NBA aux côtés d’un certain Magic Johnson aux Lakers, en 1988.

Antibes, théâtre des rêves

David Rivers, 1,83m, posa ses valises à Antibes à la fin de l’été 1993, ses premiers pas en Europe. Il avait 28 ans, sortait d’une saison de MVP à La Crosse, en CBA, l’antichambre de la NBA. Lassé des intermèdes que lui offrait la grande ligue, l’artiste voulait s’exprimer à temps plein. Antibes l’adopta à bras ouverts. Lui découvrait l’Europe. "Si je fus surpris par quelque chose en arrivant? Surpris, ce n’est pas le mot", rigole David. "Pour un gars comme moi qui a grandi à Jersey City (banlieue difficile du New Jersey), si l’on veut comparer, Antibes c’était plutôt le domaine du rêve" Rivers réside alors du côté du boulevard du cap d’Antibes, emprunte tous les jours sa Chrysler blanche pour se rendre à l’Espace Piscine, ce grand chapiteau rasé en 2012.

"J’ai eu cette chance d’être accueilli par le club du président Alain Trichot. L’équipe était belle. Le courant passait avec Jacques (Monclar). Tout était réuni. Il n’y avait plus qu’à. On l’a rempli souvent, cette salle aux sièges bleus". A Jersey City, Rivers poussa au sein d’une famille de 15 frères et sœurs. Dehors, la rue proposait ses pièges et sa misère. "Rien ne fut facile. Mais nous avions l’amour de nos parents. J’ai appris la patience et l’envie de me faire un chemin". A Antibes, le meneur au regard doux est en mission.

Le shoot de Sugar

A cette époque, Limoges vient de gagner l’Euroligue, Pau et l’Asvel ont les dents longues. Antibes, déjà champion en 91 avec un premier magicien nommé Robert Smith, relève le défi sans peur. Jusqu’à ce titre de légende, et ce buzzer beater du sacre signé Michael Ray ‘’Sugar’’ Richardon lors du game 4 au Palais des sports de Pau. " Ce dernier shoot, je le vois encore comme si c’était hier, pose David. Mike (Richardson) était dans un mauvais jour, rien ne rentrait. Mais cette dernière balle, il la voulait!". Passe de Rivers: "Mike se lève, il est sauvage, son bras au-dessus du défenseur (Fauthoux). Avant même que ça tombe, j’ai su qu’on était champions". À Juan-les-Pins, l’ancien palais des congrès où est diffusé la finale sur grand écran, tremble sur ses fondations. À Pau, les Antibois gisent au sol et forment une mêlée, ivres de bonheur. "Oui, nous étions heureux, tellement heureux", glisse David, qui cite un à un ses coéquipiers du sacre, le staff, ainsi que tous les membres du club, comme une 2e famille à jamais. Il a gardé, chez lui, la réplique du trophée du titre, et celui de MVP de la saison.

"Si j’avais pu, j’aurais fait toute ma carrière Antibes", glisse-t-il.

Il vit près de Bologne

Mais en cet été 95, Antibes se réveille avec les finances en vrac. L’Olympiakos s’empresse de faire signer la pépite antiboise. C’est au pied de l’Olympe que Rivers poursuivra sa folle ascension. Champion, et surtout vainqueur de l’Euroligue 1997, élu MVP du Final Four de Rome, où il se montre dantesque en finale (26 points) face au Barça de Djordjevic. A 32 ans, il est alors au sommet de son art, un dieu chez les Grecs. Puis la Fortitudo Bologne sort les gros moyens, Rivers gagne la coupe d’Italie, puis deviendra deux fois champion de Turquie (Bursa), avant de revenir au Pirée, puis de boucler sa carrière à 38 ans sur un retour à Antibes, participant largement à sauver le navire en Pro B (2003-04). Son ultime danse. C’est du côté de Bologne que David Rivers, depuis 2005, mène sa vie de retraité des parquets, en famille, lui le papa de trois enfants, dont la petite dernière, Pearl, vient de fêter ses 10 ans. Toujours très occupé, investi dans de nombreux projets, ambassadeur très classe de l’Euroligue, David Rivers - 60 ans depuis janvier - navigue entre l’Italie et les USA. Son vœu? " Déménager en famille pour revenir vivre à Antibes". Bienvenue chez toi, David!! Aux Sharks, il retrouvera ce soir un manager général, Vincent Bérard, qui en 2003 était déjà au club, un clin d’œil qui lui "plait beaucoup" lien entre le présent et ce passé glorieux gravé à jamais.

David Rivers, Stéphane Ostrowski, Laurent Foirest, B.J. Williams, Fred Domon: un très joli 5 de 95 présenté au public juste après la fin du match face à Pau. Coach Jacques Monclar sera honoré aussi, de même que le président des titres de 91 et 95, Alain Trichot, Serge Provillard, le coach adjoint et Thierry Tricou, le kiné qui fit aussi quelques miracles.

Nice Matin

Nice Matin

Nouvelles similaires

Toutes les actualités
Animated ArrowAnimated ArrowAnimated Arrow