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"Un défi qui me plaît": on a rencontré le champion du monde d’endurance 2024 au circuit Paul-Ricard du Castellet

"Un défi qui me plaît": on a rencontré le champion du monde d’endurance 2024 au circuit Paul-Ricard du Castellet

Pour plonger dans le grand bain du championnat du monde d’endurance l’an prochain avec Genesis, sa marque premium, Hyundai a misé sur l’expérience. Et mis le cap au sud afin de s’ancrer en terre varoise, tout près du circuit Paul-Ricard, où le nouvel acteur sud-coréen du WEC va emménager dans une aile du vaste bâtiment de l’écurie IDEC Sport... et où le châssis de l’Hypercar GMR-001 est actuellement en fin de construction sous le toit du Technocentre Oreca voisin.

Côté pilotes, à 43 ans, André Lotterer, recruté l’hiver dernier, fait figure de guide. Vainqueur puissance 3 des 24 Heures dans le camp Audi (2011, 2012, 2014), l’Allemand est monté sur le toit du monde la saison dernière au volant d’une Porsche 963 officielle. Il y a une semaine, au Castellet, il préparait sa 14e participation au double tour d’horloge manceau (14-15 juin) avec Jamie Chadwick et Mathys Jaubert, les deux jeunes talents du Genesis Magma Racing. Questions pour un champion...

André, voir le WEC s’élancer sans soi quand on est le tenant du titre, ça fait quoi?

Franchement, je ne l’ai pas mal vécu. Après avoir enchaîné toutes ces saisons intensives, en cumulant WEC et Formule E, c’est l’occasion de souffler, de relâcher la pression. Parenthèse bienvenue, appréciable, comme une respiration. Je sais que je redémarre l’an prochain. Donc ça me va. Et puis ça permet de se focaliser sur le début du projet Genesis, de mettre toute son énergie là-dedans.

Pourquoi avoir quitté Porsche pour tenter l’aventure Genesis?

J’étais en fin de contrat. L’option de prolonger existait. Mais la dynamique a changé chez Porsche avec leur décision de diminuer les équipages Hypercar de trois à deux pilotes, de conserver les plus jeunes. Voilà, ils m’ont proposé de courir en GT et d’être ambassadeur. Ça ne me stimulait pas assez. Même si je roule depuis longtemps, je reste très motivé. J’ai de l’expérience. Un nouveau challenge avec un constructeur tel que Hyundai, qui nourrit de grosses ambitions, pour moi, c’est du pain béni. J’aime développer les voitures. Aujourd’hui, je ne suis plus un pilote parmi d’autres. On me confie un rôle important. Nous partons d’une feuille blanche, ou presque. Il y a beaucoup de choses à créer. Bref, c’est un défi qui me plaît.

Justement, quel est ce rôle?

Il dépasse le pilotage. Au-delà du développement dans un futur proche et des courses, à partir de 2026, Pipo (Derani, le Brésilien double champion IMSA aux États-Unis, également recruté l’an dernier pour devenir un pilier de Genesis Magma Racing, ndlr) et moi, nous participons activement à la construction du team. J’ai noué un lien très fort avec Cyril (Abiteboul, le patron de l’écurie sud-coréenne). Nous évoquons ensemble tous les sujets de manière ouverte. Je peux lui faire des remarques, des recommandations sur l’équipe que nous sommes en train de monter. On partage la même ambition: avancer, progresser... Grandir vite, quoi!

Vous allez aussi accélérer l’apprentissage de Jamie Chadwick et Mathys Jaubert en les épaulant lors de leur prochain baptême du feu aux 24 Heures du Mans. Comme un grand frère, non?

En effet! J’aime cette fonction. La transmission, c’est important. C’est dans l’esprit de l’endurance. Chacun doit mettre son ego de côté. On doit marcher à trois. Il faut s’entraider.

Votre conseil numéro 1 pour qu’ils abordent au mieux ce virage ô combien important?

Ah, c’est un secret, je ne vais pas vous le dire! (rires) Bon, sérieusement, au Mans, il faut essayer de développer un sixième sens. Avoir une vision claire sur tous les petits pièges qui vous attendent ici et là. Parce que la moindre erreur peut coûter très cher. Durant 24 heures, la vitesse ne suffit pas, vous devez passer à travers les embûches.

Pour vous, il s’agira aussi d’une première... en catégorie LMP2. Content de votre prise en main de l’Oreca 07 au Castellet?

Je trouve l’auto très chouette à exploiter. Agréable, fun, instinctive... Elle donne confiance d’entrée. Tout m’a semblé naturel, je me suis senti à l’aise illico, comme si on se connaissait depuis des lustres. Sans doute parce que l’équipe IDEC Sport a mis le doigt sur les réglages adéquats.

Quand la proposition de disputer les 24 Heures en LMP2 est tombée, vous avez hésité?

Ouais, j’ai réfléchi deux minutes, pas plus. De prime abord, on se dit que débarquer là-haut avec une seule journée de test au compteur, ce n’est pas idéal, sportivement. Mais dans la perspective du programme Genesis, ça a du sens. Ça me permet de garder le rythme course au sein d’une structure très professionnelle. IDEC Sport nous reçoit super bien. Je suis impressionné par leur bâtiment, leurs équipements, leur façon de travailler. J’ai très envie de gagner avec eux... mais Le Mans reste Le Mans. On donnera le maximum. Perso, quelque part, je vais voir cette épreuve sous un autre jour. En regardant beaucoup plus dans les rétros pour surveiller les Hypercars qui vont me dépasser... (il sourit).

À propos d’Hypercar, les premières photos de la Genesis GMR-001 viennent d’apparaître. Impatient d’empoigner son volant? Évidemment! Le design, très réussi, donne encore plus envie de se glisser dans le cockpit et d’attaquer le boulot cet été (le premier roulage est prévu courant août). Espérons que la voiture sera bien née. Pipo vient de chez Cadillac, moi de chez Porsche, donc on va vite savoir dans quelle direction aller. Côté châssis, on compte sur Oreca pour bénéficier d’un produit compétitif. Quant au moteur, il est dérivé du bloc utilisé par Hyundai en rallye. Rien de sorcier. Alors à nous de jouer!

Nice Matin

Nice Matin

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