RCT: face à Toulouse, Gabin Villière repart à la chasse

On l’a quitté tête basse, regard dans le vide, le 13 avril dernier. Ce jour-là, après un combat acharné face au Stade toulousain, Gabin Villière échappait un ballon devant son en-but sous une chandelle de Naoto Saïto à la 78^e minute.

Pas la première erreur du RCT sur la rencontre, mais celle de trop, puisqu’un ruck mal contrôlé et une pénalité sifflée plus tard, Thomas Ramos crucifiait Mayol.

Fin de la campagne de Champions Cup pour les Rouge et Noir, et début d’un tunnel de doutes pour l’ailier international (29 ans, 18 capes).

"Gabin a été très affecté. Quand tu fais une erreur, qui semble te coûter le match… Je lui ai alors simplement expliqué qu’on n’avait pas perdu le match à ce moment-là", dévoilait ce vendredi Pierre Mignoni, livrant ainsi quelques bribes des échanges qu’il a pu avoir avec son ailier après la claque toulousaine.

"Il y a une multitude de scénarios qui fait qu’on a donné l’opportunité à Toulouse de nous battre. Ce n’est pas cette action qui nous fait perdre."

"Cette faute de main restera une blessure"

Il n’empêche que les nuits qui ont suivi ont été compliquées pour le Normand. Qui a dû rejouer l’action 2.000 fois dans son lit. Pourquoi ses mains ont-elles tremblé sur une situation à laquelle il a si souvent été confronté dans sa carrière? Est-ce une erreur de placement, de lecture ou une simple maladresse au pire des moments?

"Cette faute de main restera une blessure, confessait l’ailier dans les colonnes du Midi Olympique cette semaine. Je ne l’oublierai jamais vraiment. Maintenant, ça fait partie de mon histoire."

"Personne n’en veut à Gabin"

Pourtant si dur avec lui-même, le très exigeant Gabin Villière a pu compter sur le soutien sans faille de ses coéquipiers.

"Ce serait dur et injuste de mettre toute la faute sur Gabin. Si à ce moment nous menions de quatre points, on n’en parlerait pas aujourd’hui, tranchait Paolo Garbisi, pas du genre à jeter son ami en pâture. Je sais ce qu’il a pu vivre, car j’ai connu des moments compliqués dans ma carrière. Je pense notamment au Tournoi 2024 avec l’Italie, où je touche le poteau sur une pénalité qui pouvait nous permettre de battre la France… Donc on a essayé de le laisser seul au début, car dans ces moments tu as envie d’être tranquille. Et ensuite, tout a repris comme avant. Personne n’en veut à Gabin. Il se donne tellement à l’entraînement ou en match, avec cette détermination qui le caractérise. C’est quelque chose qu’il n’a pas perdu. Il va rebondir."

"Il a beaucoup de qualité, de cœur, d’énergie"

Et après quatre semaines à tenter de digérer, Gabin Villière retrouvera la compétition ce soir… face à ces mêmes Toulousains!

L’occasion pour l’ailier de retrouver des ondes plus positives à l’entrée d’un sprint final dans lequel Toulon aura particulièrement besoin de son guerrier?

"Il fallait qu’il se régénère, et Toulouse est un bon match pour Gabin. C’est un joueur qui a des super pouvoirs, qui est tellement généreux… Donc il faut qu’il joue son jeu, sans surjouer, sans vouloir prouver ou se rattraper. Ce serait une erreur, confiait finalement Pierre Mignoni. Gabin a beaucoup de qualités, de cœur, d’énergie, il faut qu’il le démontre."

En mission, Gabin Villière voudra se racheter. Et même si ses coéquipiers lui ont répété qu’ils ne lui en voulaient pas, il ne fait aucun doute que le fier Normand voudra bomber le torse. Et leur démontrer que cette faute de main n’a pas entaché sa farouche détermination de ramener Toulon sur les cimes du rugby français.

Aux grands joueurs les grands matchs? En tout cas, face à un Stade toulousain qui peine à quitter ses songes depuis un mois, Gabin Villière voudra prouver qu’il est un immense champion.