OGC Nice: SOS, attaquants en détresse

L’image du face-à-face vendangé par Evann Guessand sur la pelouse du Roazhon Park résume assez fidèlement la situation. Des opportunités, mais pas de réussite pour les offensifs niçois, muets depuis le 29 mars dernier et l’ouverture du score de Jérémie Boga sur la pelouse du voisin monégasque.
À Rennes encore, celui qui est passé le plus proche de faire trembler les filets n’est pas un attaquant, mais bien Antoine Mendy, dont la tête smashée s’est écrasée sur le poteau de Brice Samba. On a beau retourner le casse-tête dans tous les sens, voilà six rencontres que les attaquants du Gym ne marquent plus.
Pour l’ancien milieu du Gym aux 133 matchs entre 1992 et 1996, Stéphane Collet, la sortie du onze de départ d’Evann Guessand n’a pas aidé à guérir les maux. "J’adore Franck Haise et ce qu’il amène. Mais Guessand est notre attaquant majeur, c’est lui qui a porté le secteur offensif cette saison. Le mettre sur le banc parce qu’il est moins en forme a pu affecter sa confiance mais aussi une partie du groupe, ceux qui sont proches de lui." Le petit tour sur le banc du meilleur buteur maison (11 réalisations) n’a pas été compensé par les entrées de Cho, Boga ou encore Diop, malgré la chance accordée à chacun par Franck Haise.
Un mal plus profond?Si l’Ivoirien n’a plus marqué depuis 7 rencontres, Gaëtan Laborde fait pire. Après une période faste à l’hiver, l’ancien de la Paillade alterne entre titularisations où il se rend très utile dans le combat, l’abnégation et le jeu en pivot, et prestations moins abouties. Il n’a plus scoré depuis 11 parties et la victoire du Gym au Havre (3-1). L’ancien attaquant des Aiglons entre 1993 et 1998, Patrice Alberganti, estime que ce manque d’efficacité ne se résume pas aux difficultés de Guessand et Laborde. "Quand les premières occasions ne finissent pas au fond, on sent que le doute s’installe dans les esprits des attaquants niçois. C’est un mal profond et récurrent, même si, cette année, il a beaucoup moins refait surface à Nice."
Pendant l’intégralité du mois d’avril, Ndayishimiye, Sanson ou encore les pistons, Bard et Abdi ont pris le relais de leurs attaquants et sauvé la peau du Gym. "Le jeu de Franck Haise garantit des situations offensives répétées. Il permet d’actionner le levier des milieux et défenseurs, car ils jouent très haut", poursuit Patrice Alberganti.
"Il faut rester spontané"Toujours est-il que les non-attaquants ont échoué à réitérer, une fois de plus à Rennes, ce petit exploit: celui de s’en sortir en dépit d’un secteur offensif en berne. Alors, comment échapper à cette mauvaise passe? Au moment où se profile la venue de Brest à l’Allianz Riviera, un dernier rendez-vous que les attaquants niçois seraient bien inspirés de marquer de leur empreinte, pour assurer la 4e place au niveau comptable mais également du point de vue du goal-average vis-à-vis de Lille et Strasbourg.
Patrice Alberganti a sa vision de la réponse. "Un attaquant en manque de confiance perd de sa spontanéité. Souvent, il va vouloir se mettre dans la meilleure situation pour marquer, et faire trop de touches de balle. C’est là que tu surjoues et que tu deviens moins efficace ", souffle l’homme aux 24 apparitions sous le maillot du Gym, qui étaye. "La clé, c’est de ne jamais douter. Il faut rester spontané et dans cet esprit de tueur devant le but. Mais ça, on ne l’obtient qu’en se réfugiant dans le travail, la répétition des mêmes gestes à l’entraînement. "
à l’aune de l’ultime journée, seul Badredine Bouanani (3 assists) a été décisif sur les six derniers matchs parmi les offensifs. L’exemple à suivre pour un secteur convaincant jusqu’alors.
Nice Matin