Maxime Grousset, minute papillon

C’est un quasi-revenant qui se dresse face à nous en tendant une main ferme. Maxime Grousset, double champion du monde cet été, n’en menait pas large il y a un an. Le monde avait alors les yeux rivés sur Paris, où il échouait à la cinquième place sur ses deux finales olympiques. Deux courses ratées et amèrement digérées. Mais il en faut plus pour abattre un colosse de 1,92m pour 92 kilos. Il a donc pris sa revanche en août dernier dans les bassins de Singapour en glanant, coup sur coup, deux médailles d’or. A la télé, on a pu mesurer la saveur de ces victoires quand, juste après l’arrivée, on l’a vu exulter et taper l’eau à pleines mains. Un gros mois plus tard, c’est avec un bronzage parfait qu’on le retrouve à Paris, dans un hôtel en bord de Seine. Il court partout pour répondre aux sollicitations. Il n’a même pas encore pu replonger dans la piscine de l’Insep, temple du sport français où il s’entraîne. Il rentre tout juste de Nouvelle-Calédonie, où il a passé trois semaines à se ressourcer auprès de ses proches. Car tout a commencé pour lui à des milliers de kilomètres de la métropole, sur cet archipel perdu au milieu du Pacifique.
Depuis sa naissance à Nouméa au printemps 1999, Maxime Grousset a toujours baigné dans l’eau. Bébé, à la plage, son père s’amuse à l’immerger «comme un sous-marin». Lui ressort les yeux grand écarquillés. Quelques années plus tôt, ses parents sont venus s’établir en Nouvelle-Calédonie pour «changer de vie». Lui dirige une conces
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