Les Jeux asiatiques d’hiver prévus dans le désert saoudien en péril

La chute libre n’est pourtant pas inscrite au tableau des épreuves. A quatre ans des Jeux asiatiques d’hiver prévus en plein désert de l’Arabie saoudite, le Financial Times a révélé, jeudi 21 août, des retards conséquents dans la construction des infrastructures. Au point que les responsables saoudiens envisagent de laisser tomber le projet au profit de la Chine ou de la Corée du Sud.
C’est en octobre 2022 que Trojena, la partie montagneuse de la mégalopole futuriste en construction, Neom, est choisie par le Conseil olympique d’Asie (OCA) pour devenir le théâtre, en 2029, des 47 épreuves sur neige et sur glace des pays d’Asie. Une aubaine pour le prince héritier du pays, Mohammed ben Salmane, dont le projet d’une cité ultra-moderne à 500 milliards de dollars (près de 430 milliards d’euros) est présenté comme vecteur de «ce qui est possible, mais aussi ce qui est impossible».
Au programme : pistes de ski ouvertes toute l’année, neige fabriquée, lac artificiel d’eau douce, chalets, manoirs et hôtels de luxe à gogo. Sauf que le projet pharaonique ferait face à des déconvenues techniques et logistiques de taille, informe le média britannique. Sans «une augmentation substantielle de son budget», impossible de transformer ce lieu où il ne neige que rarement en une station de ski géante, tant espérée par l’OCA. Du moins, dans les délais du contrat. Un diplomate occidental et des personnes ayant travaillé auparavant pour Neom, anonymisés, précisent que les Saoudiens envisageraient de délocaliser les épreuves en Corée du Sud ou en Chine.
Des options envisageables car la Corée du Sud et la Chine ont respectivement accueilli les JO d’hiver en 2018 et 2022, tandis que les derniers Jeux asiatiques d’hiver ont eu lieu en février dernier dans la ville chinoise d’Harbin, dans le nord du pays. L’agence sud-coréenne Yonhap a confirmé auprès de l’AFP que l’OCA aurait demandé au président du comité olympique sud-coréen, Ryu Seung-min, si son pays pouvait remplacer l’Arabie saoudite.
De son côté, le Conseil olympique d’Asie (OCA) basé au Koweït a assuré que les préparatifs des Jeux d’hiver asiatiques se poursuivent selon le calendrier prévu. «Nous apprécions l’ambition audacieuse du lieu et les opportunités qu’il créera en tant que nouvelle destination de sports d’hiver au service de l’avenir du sport en Asie,» a ajouté l’organisation dans un communiqué.
Souvent critiquée pour son manque de respect des droits humains, l’Arabie Saoudite multiplie depuis quelques années les investissements dans le football, la Formule 1, le golf, l’équitation ou la boxe pour redorer son image. De son côté, Greenpeace a qualifié le choix d’installer une station de ski en plein désert comme dangereux et susceptible «d’altérer les écosystèmes».
Libération