La sécurité des championnats d’Europe de cyclisme renforcée en raison de la participation d’Israël

Treize cyclistes israéliens – trois juniors, neuf espoirs et un élite, tous masculins –, figurent dans la liste des engagés aux championnats d’Europe sur route, dévoilée mardi 23 septembre. Leur présence s’accompagnera de mesures de sécurité renforcées, a confirmé, à l’Agence France-Presse (AFP) et à L’Equipe, Michel Callot, le président de la Fédération française (FFC), chargée de l’événement, qui se tiendra du 1er au 5 octobre dans la Drôme et en Ardèche. « Ça suppose effectivement qu’on renforce la coopération avec les services de l’Etat, qu’on ajuste bien avec eux tout ce qui leur paraîtra nécessaire pour que les coureurs puissent évoluer en toute tranquillité », a expliqué le dirigeant, en marge des Mondiaux de la discipline à Kigali, au Rwanda.
La dernière édition de la Vuelta a été à maintes reprises perturbée par des manifestations de soutien à la population palestinienne ou dénonçant la participation de l’équipe Israel-Premier Tech dans le peloton. Sa 21e et ultime étape, le 14 septembre, s’est achevée prématurément, à 56 kilomètres de l’arrivée prévue dans le centre de Madrid, pour des raisons sécuritaires. De quoi susciter des inquiétudes chez les organisateurs. « Ce qu’a changé [le Tour d’Espagne], c’est l’ampleur qu’a pu prendre ce phénomène autour du fait de chercher à tout prix à bloquer une course », a souligné M. Callot.
Le président de la FFC insiste cependant sur une dimension : aucun des participants israéliens aux championnats d’Europe ne sera au départ d’une épreuve de chrono. Or, « en termes d’approche sécuritaire, c’est un point important car le contre-la-montre, où chacun sait quand l’athlète va arriver, est vraiment compliqué à sécuriser », a-t-il développé.
« Nous, on est légalistes »Les détails du dispositif qui sera mis en place restent encore à déterminer. « On va discuter sereinement cette semaine avec les services de l’Etat pour qu’eux nous disent. Ils ont forcément plus d’informations que nous », avance le dirigeant. La sécurité de la délégation israélienne en dehors de la course, n’est en revanche pas du ressort de la FFC, a-t-il précisé. « Sur un championnat d’Europe ou du monde, ce n’est pas l’organisateur qui loge les équipes. Ce sont les nations elles-mêmes. »
Interrogé par l’AFP et L’Equipe sur la position de la FFC par rapport à la présence d’Israël, alors que plusieurs voix demandent une mise au ban sportif du pays, en raison de la situation à Gaza, sur le modèle de celui mis en place à l’égard de la Russie dans le sillage de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine fin février 2022, M. Callot a estimé que celle-ci n’avait « pas à émettre un avis sur cette question ».
« Nous, on est légalistes. La Fédération israélienne est membre de l’UCI [l’Union cycliste internationale] et de l’Union européenne de cyclisme. Ça lui donne le droit très librement de s’engager. Il nous appartient de respecter cette règle », a-t-il fait valoir. « L’UCI a très clairement rappelé qu’elle ne voulait pas rentrer dans cette logique de politisation du sport et s’appuie en cela sur la position prônée par le CIO [Comité international olympique]. On est sur un alignement des plus hautes instances sportives qui dicte la position de la Fédération française à ce stade », a-t-il poursuivi.
Le Monde avec AFP
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