Karaté: une deuxième médaille européenne "encore plus belle" pour le policier toulonnais Mehdi Filali

Mehdi Filali est devenu champion d’Europe des plus de 84kg pour la deuxième fois de sa carrière, samedi, à Erevan (Arménie). Celui qui est policier à Toulon rêvait de faire retentir La Marseillaise. Il a exaucé son souhait! Et, par équipe, le Français de 25 ans a également décroché la médaille de bronze avec l’équipe de France.
Comment avez-vous abordé votre finale individuelle?
Je savais que ça allait être un combat compliqué. J’ai abordé ce match en me disant que ça n’allait pas être une promenade de santé. Quand je suis monté sur le tatami, je me suis dit: "Sois prêt". J’aime me dire que ce sont les trois dernières minutes de karaté de ma vie.
Et maintenant, qu’est-ce que vous ressentez?
Je suis très satisfait, c’est vraiment magnifique. Je reviens de loin car je m’étais blessé après les championnats du monde en 2023. J’étais resté quatre mois sans faire du karaté. Cette médaille est encore plus belle que la première, j’ai encore plus savouré. La première, je ne l’avais pas assez fait, j’étais plus spectateur qu’acteur, j’ai trouvé. C’est un moment encore plus beau aujourd’hui.
Vous avez également pris part aux championnats par équipe. À quel point est-ce complexe d’alterner entre l’individuel et le "par équipe"?
Je commence à avoir l’habitude d’enchaîner, je suis souvent sélectionné pour la compétition par équipe. Mais j’étais entamé physiquement pour la finale. C’est quatre jours de pression, quatre jours à se lever tôt, quatre jours de combats. Le corps est mis à rude épreuve.
Racontez-nous votre parcours avec l’équipe de France...
On a gagné contre les Hollandais, puis contre les Arméniens. Ils étaient à domicile, toute la salle était derrière eux. Dès qu’on marquait un point, ça sifflait. En demi-finale, on est tombé contre les Italiens. C’était dur, on n’est pas passés en finale. Ils sont tenants du titre et sont devenus doubles champions d’Europe. On a été repêchés contre les Bosniens pour la médaille de bronze. C’est une bonne équipe, avec beaucoup de cœur: ils sont très fiers de représenter leur pays. C’est la quatrième année consécutive qu’on remporte une médaille en équipe (or en 2022, argent en 2023, bronze en 2024), ça montre qu’on est une nation forte dans les épreuves par équipe.
Comment s’est passé votre retour en France?
J’ai passé beaucoup de temps dans les transports lundi. Je suis parti à 5h de mon hôtel en Arménie et je suis arrivé à 18h chez moi à Marseille. Après, j’ai profité de ma famille. J’ai coupé tous les réseaux sociaux et mon téléphone pour savourer. J’ai pris du temps pour moi.
Après ce périple intense avec deux médailles à la clé, quelle est la suite?
Pour les prochains jours, je vais bien récupérer et faire des soins. Je veux aussi prendre du temps pour savourer mon titre! Je vais aussi prendre des vacances. Mais bon, je vais bientôt me remettre aux affaires. En août [les 8 et 9], il y a les Jeux mondiaux en Chine. Ce sont les JO pour les sports pas olympiques, si on peut dire. C’est un titre que je n’ai pas et je veux performer.
Var-Matin