France-Italie : « Montrer notre vrai visage », les Bleues veulent briser leur plafond de verre au Mondial

Opposées aux Italiennes ce samedi soir pour leur entrée dans la compétition, les Tricolores espèrent enfin franchir le cap des demi-finales, ce qu’elles n’ont jamais fait jusqu’à présent en neuf éditions de la Coupe du monde.
Par Olivier FrançoisUn premier pas vers un dénouement historique ou la répétition d’un scénario inéluctable, une sorte de jour sans fin ? Les Bleues attaquent leur Mondial en Angleterre ce samedi soir (21h15) à Exeter contre l’Italie avec l’ambition de rompre enfin ce plafond de verre, ou plutôt cette chape de plomb qui les maintient toujours loin des honneurs dans cette compétition, à bonne distance des têtes couronnées.
Sur les neuf éditions qui ont eu lieu depuis la création de l’épreuve en 1991, le XV de France n’a jamais franchi les demi-finales. Il s’y est d’ailleurs cassé les dents à huit reprises, pour un échec en quart de finale en 1998.
« On a vraiment hâte de commencer la compétition, martèle la co-capitaine Manae Feleu. On a eu quelques problèmes contre l’Angleterre il y a deux semaines. Mais je pense qu’on a beaucoup d’ego dans cette équipe. Et on veut montrer notre vrai visage à l’Italie ce week-end. Nous voulons envoyer un message aux autres équipes qu’on est là. »
Le 9 août dernier en effet, les Tricolores ont plié dans les grandes largeurs en match de préparation (40-6) contre les Anglaises, grandes favorites d’une compétition qu’elles ont déjà remportée deux fois. Les Red Roses semblent d’ailleurs un obstacle presque insurmontable pour les Bleues qui s’inclinent invariablement face à elles - série en cours de seize défaites - depuis sept ans (dernière victoire en 2018 dans le Tournoi des Six Nations).
La confrontation entre les deux nations devrait avoir lieu selon toute vraisemblance en demi-finale. Les Tricolores sont en effet favorites face aux Italiennes, malgré l’absence de la demi de mêlée Pauline Bourdon Sansus, qui purge son dernier match de suspension pour avoir tenu des propos déplacés envers l’arbitrage lors de la finale du Championnat de France. Elles devraient ensuite se balader contre le Brésil, le 31 août, et face à l’Afrique du Sud, le 7 septembre, se qualifier en quart de finale et se diriger vers l’affrontement tant attendu.
« Je crois qu’on est tous conscients que ce qu’on a fait contre l’Angleterre ne reflète pas du tout la préparation qu’il y a eue, ni le travail de ces dernières années, avance Gaëlle Mignot, la co-sélectionneuse. Il faut qu’on arrive à se lâcher, pour montrer, comme le disent les filles, notre vrai visage. » Comme elles l’avaient fait lors de la « finale » du Tournoi des Six Nations le 26 avril dernier à Twickenham en venant échouer à un point seulement des Red Roses (43-42).
Un sacre dans une compétition qui sera diffusée sur TF1 et France Télévisions aurait évidemment des répercussions dans le rugby tricolore. « Aujourd’hui, il y a 53 000 licenciées, et nous voulons, à terme, monter jusqu’à 100 000 », a affirmé le président de la Fédération française Florian Grill. « Pour le rugby féminin, il y aura un avant et un après cette Coupe du monde », a ajouté Jean-Marc Lhermet, le vice-président de la FFR en charge du haut niveau.
Les joueuses, elles, ne veulent pas voir si loin. Leur objectif s’étire sur cinq semaines, avec tout au bout de cette montagne qu’elles n’ont jamais gravie, la finale le 27 septembre à Twickenham. « Quand on participe à une Coupe du monde, on ne sait pas si on en aura une autre dans sa vie, philosophe Manae Feleu. Je sais que moi, la chose la plus importante que j’ai à dire aux jeunes joueuses, c’est de vivre chaque moment à fond. » S’il y a une récompense au bout, il sera encore plus fort.
Le Parisien