Sélectionner la langue

French

Down Icon

Sélectionnez un pays

France

Down Icon

Cherki-Haaland, décryptage d'un coup de foudre technique

Cherki-Haaland, décryptage d'un coup de foudre technique

Passes laser, appels tranchants et promesses d'automne : Cherki-Haaland, décryptage d'un coup de foudre technique
Les deux passes décisives de Rayan Cherki pour Erling Haaland, dimanche contre Bournemouth (3-1), ont rappelé que leur connexion avait tout pour aboutir à un mariage prolifique, même s'il se base encore sur un échantillon restreint.
Rayan Cherki et Erling Haaland célèbrent un but contre Bournemouth, le 2 novembre (3-1). (AFP)
Rayan Cherki et Erling Haaland célèbrent un but contre Bournemouth, le 2 novembre (3-1). (AFP)

C'est un ratio assez fou qui permet d'apercevoir une étincelle, en même temps qu'un total qui rappelle que leur relation n'en est qu'à ses balbutiements. Depuis le début de la saison en Premier League, Rayan Cherki n'a réussi que six passes pour Erling Haaland, mais cinq d'entre elles - soit 83 % - ont permis à l'attaquant norvégien de tirer au but !

« Sa créativité dans le dernier tiers est extraordinaire, et à certains moments, dans certains matches, on aura évidemment besoin de lui », prévenait Pep Guardiola quelques jours plus tôt au sujet de Cherki, dans un mélange d'admiration et de prudence.

Car sa recrue estivale est encore loin de s'être extirpée d'une concurrence féroce (Foden, Doku, Savinho, Marmoush, voire Bernardo Silva ou Reijnders...) et doit encore « s'adapter à notre dynamique de jeu et au rythme de la Premier League ».

Mais l'entraîneur catalan aime aussi répéter que son numéro 10 « apporte quelque chose d'unique dans le dernier tiers » avec son arsenal créatif. Et le premier bénéficiaire devrait bien être Erling Haaland, dont la manière d'attaquer la ligne défensive se marie idéalement avec la capacité de Cherki à la briser par une passe que personne, parfois, n'avait osé imaginer.

Du pied droit comme du pied gauche, s'il faut encore le rappeler, mais aussi... de la tête sur l'ouverture du score face aux Cherries.

Au-delà de ses deux offrandes du week-end dernier, et malgré un temps de jeu commun jusqu'ici limité (185 minutes, Coupe du monde des clubs cet été comprise), on voit d'ailleurs régulièrement Cherki - tenter de - trouver son avant-centre d'une passe qui prend la défense adverse de court.

« Avec lui, c'est facile, je n'ai pas besoin de réfléchir cinquante ans, en fermant les yeux, je lui mets le ballon où il faut, comme il veut, et il n'a plus qu'à finir le boulot », appréciait le Français de 22 ans dimanche, au micro de Canal+.

(Canal+)
Face à Bournemouth, Cherki n'a réussi que deux passes (décisives) pour Haaland, mais a tenté de le trouver à plusieurs reprises sur des ballons en profondeur difficiles à gérer pour la défense adverse. Comme ici, après s'être rapidement orienté vers l'axe. Le gardien adverse devra sortir hors de sa surface pour dégager ce ballon. On observe que le Norvégien enclenche son appel bien avant d'arriver à hauteur de la ligne défensive, un de ses atouts pour être très rarement signalé hors-jeu.
(Canal+)
Même principe ici quelques instants plus tard : en seulement deux touches après avoir intercepté le ballon, Cherki a vu l'espace. Haaland l'a attaqué, la passe est déclenchée et il faudra cette fois un Senesi vigilant pour tacler le ballon juste avant qu'il n'arrive dans les pieds de l'attaquant de City.
(Canal+)
Autre exemple issu du match face à Everton (18 octobre) : Cherki vient d'obtenir une faute, son équipe mène 2-0 dans le temps additionnel, même Pep Guardiola (en bas de la capture) ne s'attend à rien, et pourtant le Français envoie un délice de passe en profondeur vers Haaland, qui, lui, avait senti l'opportunité. Parti avec 5 mètres de retard sur ses défenseurs, il se présentera seul face au gardien, mais perdra son duel.

L'intégration de l'international français (2 sélections, 1 but) et la liberté qui lui sera accordée dépendront aussi de l'ampleur de l'évolution stylistique opérée par Guardiola cette saison.

Entre les départs (De Bruyne, Ederson, Gündogan, Walker, Grealish...) et les blessures (Rodri, Stones), l'ossature de l'équipe qui avait remporté la Ligue des champions 2023 et quatre titres consécutifs en Premier League (de 2021 à 2024) s'est envolée. La sacro-sainte obsession du contrôle aussi ?

Cette saison, City a en tout cas bouclé un tiers de ses matches sans dépasser les 53 % de possession et affiche « seulement » la quatrième plus haute moyenne de Premier League (57 %). Et avec 4 buts marqués sur contre-attaque en Championnat, les Skyblues ont déjà dépassé leur total de la saison dernière (3)...

Une mutation assumée par le technicien catalan, qui cherche encore le bon équilibre et la structure adéquate, mais n'hésite donc plus à associer des joueurs créatifs, plus « verticaux », friands de grands espaces et d'un tempo plus frénétique.

(Canal+)
(1/2) Sur l'action du 1-0 contre Bournemouth, on observe que les cinq milieux des Citizens (Bernardo Silva, Nico Gonzalez, Phil Foden, Jérémy Doku et Rayan Cherki) mais aussi Erling Haaland sont regroupés sur un espace réduit. Une manière de sortir plus facilement du pressing des Cherries, en offrant de multiples solutions sur du jeu court.
(Canal+)
(2/2) Après la remise de Haaland, Gonzalez attire plusieurs adversaires, permettant notamment à Cherki d'être libre un cran plus haut. Il le trouvera d'un joli ballon par-dessus et le Français lancera de la tête Haaland, qui avait - évidemment - anticipé en déclenchant son appel très tôt.
(Canal+)
(1/2) L'idée est la même sur l'action du 2-0, qui impliquera neuf joueurs de City. Dès le début de l'action, les trois milieux offensifs se rapprochent de l'axe, offrant plusieurs solutions à O'Reilly, qui va finalement préférer servir Bernardo latéralement.
(Canal+)
(2/2) L'action s'est prolongée, Foden et Doku ont permuté tout en restant dans ou autour du rond central. Gonzalez déclenche sa passe vers Foden, qui va trouver Cherki en une touche. Une nouvelle fois, l'appel de Haaland n'a pas tardé, et l'ancien Lyonnais peut lancer son avant-centre, lui aussi en une touche.

Ça tombe bien, leur avant-centre apprécie aussi cette configuration. La formule utilisée contre Bournemouth, un trio Cherki-Foden-Doku, très axial en soutien de Haaland, a livré suffisamment de promesses et de complémentarité pour qu'on imagine que le plan de départ - contrarier le pressing agressif de l'adversaire - puisse devenir un projet à long terme.

Et au milieu de dribbleurs purs (Doku) ou de perforateurs balle au pied (Foden, Reijnders), la science de la dernière passe de Cherki a de quoi séduire Guardiola comme Haaland, orphelins de leur playmaker fétiche depuis cet été.

Mettre De Bruyne et Cherki dans la même phrase à Manchester semble prématuré, évidemment. Mais quand c'est Erling Haaland, après avoir bénéficié de 20 passes décisives du Belge en trois saisons, qui prend ce risque, on a le droit d'y prêter une oreille attentive.

« Il a cette capacité spéciale, qui est difficile à expliquer, un peu comme l'avait Kevin, cette faculté à lancer quelqu'un en profondeur depuis n'importe quel endroit du terrain », décrivait le Norvégien mardi face à la presse, gestes de la main à l'appui, cherchant à mimer, peut-être, ce qui ressemble à une étincelle.

Ci-dessus, le réseau de passes de Manchester City contre Bournemouth, où l'on observe aisément le positionnement rapproché du trio Cherki-Foden-Doku.Ci-dessous, les ballons touchés durant ce match par le Français, qui a bénéficié de suffisamment de liberté pour faire parler sa créativité.
L'Équipe

L'Équipe

Nouvelles similaires

Toutes les actualités
Animated ArrowAnimated ArrowAnimated Arrow