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Carlo Ancelotti chargé d’emmener le Brésil à la Coupe du monde 2026

Carlo Ancelotti chargé d’emmener le Brésil à la Coupe du monde 2026
Carlo Ancelotti, à Barcelone, le 11 mai 2025. LLUIS GENE / AFP

En fin de course avec le Real Madrid, Carlo Ancelotti va prendre les rennes de la Seleçao sélection brésilienne. La Confédération brésilienne de football (CBF) a annoncé, lundi 12 mai, dans un communiqué, que l’entraîneur italien a été nommé sélectionneur de l’équipe nationale « jusqu’à la Coupe du monde 2026 ». « Faire venir Carlo Ancelotti pour entraîner le Brésil est plus qu’un mouvement stratégique. C’est une façon de dire au monde que nous sommes déterminés à revenir sur la plus haute marche du podium », indique Ednaldo Rodrigues, le président de la fédération.

Ce lundi, ni le principal intéressé, ni le club madrilène, avec lequel il est sous-contrat jusqu’au 30 juin 2026, n’ont réagi publiquement à l’annonce de la CBF. Un retournement de situation ne peut être exclu, mais il est plus que probable que Carlo Ancelotti quittera prochainement le Real et aura pour future mission de qualifier des Auriverdes en crise pour le Mondial 2026 aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique.

En 2024-2025, Carlo Ancelotti, 65 ans, a vécu une campagne difficile au Real, marquée par l’arrivée très attendue de Kylian Mbappé en provenance du PSG et le départ du milieu allemand Toni Kroos, véritable maître à jouer de Madrid. La Maison blanche sortait, en 2023-2024, d’une saison faste, où elle avait réalisé un doublé Liga-Ligue des champions (LDC). En dépit de l’accumulation de talents offensifs – Rodrygo, Vinicius Jr, Mbappé, Bellingham, sans oublier les jeunes Güler ou Endrick – le technicien n’a, cette saison, jamais réussi à faire cohabiter parfaitement ces individualités dans un collectif cohérent, pénalisé en outre par les blessures de plusieurs cadres, dont les défenseurs Dani Carvajal, Eder Militao ou encore David Alaba.

C’est donc une saison blanche que s’apprête à clore le Real Madrid, pour la première fois depuis l’exercice 2020-2021. Eliminés mi-avril par Arsenal en quarts de finale de la Ligue des champions par Arsenal, avec un lourd score cumulé de 5-1, les Madrilènes ont aussi chuté face au FC Barcelone en finale de la Coupe du Roi (3-2, après prolongation). Le dernier espoir de sauver la saison s’est envolé lors du quatrième et dernier clasico de la saison – que les Madrilènes ont tous perdus –, le 11 mai : les Catalans l’ont emporté 4-3 et ont pris le large en tête du championnat d’Espagne, avec sept points d’avance et trois journées encore à disputer.

Pragmatisme et dialogue

Arrivé sur le banc des Merengues en juillet 2021, Carlo Ancelotti y a tout de même complété un palmarès déjà impressionnant. En trois ans, le coach italien a remporté la Liga (2022 et 2024), deux Supercoupes d’Espagne (2022, 2024), une Coupe du Roi (2023) et, surtout, deux Ligues des champions supplémentaires (2022, 2024). Ce sont les deuxième et troisième titres continentaux que « Carletto » Ancelotti offrait au Real Madrid, après un premier passage de deux ans sur le banc madrilène, marqué par la Decima, la dixième victoire finale en LDC du club, en 2014.

« Il Mister » est le seul entraîneur à avoir décroché cinq fois la « coupe aux grandes oreilles ». Avant ces trois sacres avec le Real Madrid, l’Italien avait déjà décroché deux fois le graal européen avec son club de cœur, l’AC Milan. Il compte même sept Ligues des champions dans son armoire à trophées, si on ajoute les deux Ligues des champions qu’il a remportées en tant que joueur de Milan, sous la houlette d’Arrigo Sacchi, qui a inspiré son travail tactique.

Sa méthode ? Pragmatisme et souplesse. Le technicien italien s’adapte à l’effectif mis à sa disposition ainsi qu’aux situations, cherchant avant tout l’équilibre et le contrôle du tempo du match, pour pouvoir construire des attaques placées rapides. Carlo Ancelotti sait valoriser les individualités : sa capacité à fédérer les ego des vedettes a longtemps été mise en avant, comme la grande liberté qu’il laisse à ses joueurs.

« Je crois que notre plus grande force, c’est qu’il trouve le moyen de nous laisser jouer avec de la liberté. On est un peu imprévisibles. Humainement, il nous transmet énormément de calme et de confiance », raconte Jude Bellingham au sujet de son coach. En mai 2022, au moment du quinzième sacre européen du Real Madrid, Carlo Ancelotti résumait ainsi sa philosophie : « Les joueurs sont mes amis. » Une formule en accord avec le portrait dressé par Paolo Maldini, son ancien défenseur au Milan AC, qui voyait en lui un « gentil gros ours », incapable, selon ses mots, de s’emporter.

Le nouveau défi : emmener le Brésil à la Coupe du Monde 2026

Le futur d’Ancelotti devrait donc se dessiner de l’autre côté de l’Atlantique. Pressenti pour prendre les rênes de la sélection du Brésil en décembre 2023, Carlo Ancelotti avait finalement prolongé avec le Real, après un début de saison convaincant, qui avait rassuré les dirigeants merengues.

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En difficulté et sans sélectionneur actuellement, la Confédération brésilienne de football (CBF) le courtisait avec patience depuis plusieurs mois. Eliminée en quarts de finale de la Coupe du monde 2022 au Qatar et de la dernière Copa América, la Seleçao pointe à une décevante 4e place dans les qualifications pour le prochain mondial. En 14 matchs, elle compte déjà cinq échecs et trois nuls, dont une cuisante défaite (4-1), fin mars, face à son grand rival argentin, qui a précipité le limogeage du dernier sélectionneur. Car à cette instabilité sportive s’ajoute celle du banc : depuis le mandat de Tite (2016-2022), trois coachs différents se sont succédé à la tête de la sélection cinq fois championne du monde : Ramon Menezes, puis Fernando Diniz et enfin Dorival Junior.

Le coach italien sera le premier sélectionneur étranger du Brésil depuis 1965 et le bref intermède de l’argentin Filpo Nunez. Il devra donc trouver la bonne combinaison pour organiser l’attaque de la Seleçao, elle aussi tiraillée par l’abondance de talents offensifs, parmi lesquels Vinicius Jr, Rodrygo, Endrick, Raphinha ou encore Savinho. Parmi ses autres chantiers, le retour de l’ancien capitaine Neymar, dont on ignore s’il aura la capacité de retrouver son meilleur niveau, après de nouveaux soucis physiques.

Selon plusieurs médias, la piste la plus sérieuse pour remplacer le technicien italien mène à un autre ancien milieu défensif : Xabi Alonso, qui réalise une nouvelle bonne saison avec le Bayer Leverkusen, dauphin du Bayern Munich dans le championnat allemand. En 2024, pour ses débuts sur le banc du club allemand, il avait conduit son équipe à un premier titre de champion d’Allemagne et à la finale de Ligue Europa.

Mouna El Mokhtari

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